Notre histoire

"Je ne savais pas ce que c’était, la FIV."
Je ne savais pas que pour certaines femmes, faire un enfant, ça voulait dire médicalisation, piqûres, statistiques, examens intimes.
Je ne savais pas que c’était aussi tabou, aussi solitaire.
Qu’on n’ose pas en parler, même à ses amies. Qu’on se sent différente. Faible, parfois. Coupable, souvent.
Je ne savais pas, et puis un jour, j’ai su.
Le jour où j’ai voulu agrandir ma famille avec mon conjoint, pendant le Covid. Cette période étrange où la vie s’est arrêtée, et où j’ai pris conscience qu’elle était courte. Qu’il était temps.
🌴 Et puis la mutation, à Mayotte.
C’est là-bas que les résultats médicaux sont tombés.
C’est là-bas aussi que j’ai compris qu’il n’y avait pas de centre de PMA sur l’île.
Et donc, pour espérer devenir parents, il fallait organiser…
Sortir de l’île, revenir ensuite. Quitter notre quotidien. Affronter l’inconnu. Porter le stress.
Ce n’était pas juste un projet d’enfant — c’était déjà un parcours de combattant.
C’est là que tout a vraiment commencé.
Notre première FIV ICSI, avec seulement 15 % de chances de réussite.
Un chiffre sec, froid. Et pourtant… c’est ce 15 % qui a changé toute notre vie.


Un an plus tard : notre fils
La FIV a fonctionné. Contre toute attente.
Mais la joie a été de courte durée.
Car à 30 SA + 4, mon bébé est né.
Prématuré.
Et là aussi, j’ai réalisé que je ne savais pas.
Je ne savais pas ce que c’était, la prématurité.
Je ne savais pas qu’on pouvait être maman dans un service de réanimation, avec des machines qui sonnent, des couches trop grandes, et des mots qui font peur.
Je ne savais pas qu’on pouvait aimer aussi fort, et trembler autant.
Et le combat continue encore...
Après deux mois d’hospitalisation, et même une évacuation sanitaire pour notre fils, on pensait avoir traversé le plus dur.
Mais à ses 8 mois, un nouveau choc est tombé : le diagnostic de cancer de mon conjoint.
Encore un combat. Encore de l’inconnu. Encore des peurs qu’on ne souhaite à personne.
Aujourd’hui, il est enfin en rémission.
Mais cette épreuve nous a brisés… puis doucement reconstruits.
C’est dans ces moments suspendus, pleins de vide, d’amour, de rage et de silence, que quelque chose en moi a changé.
C’est là que l’idée de ce projet est née.
Créer un espace pour que d’autres femmes, d’autres familles, ne traversent pas ces tempêtes seules.
Créer un endroit où l’on parle vrai. Où on accueille les émotions sans filtre. Où on propose du soutien… et de la douceur.
